Troyes et l'Aube précurseurs



Manufacture de garde-boue


Une industrie originale a trouvé sa place dans la cité de la bonneterie.

 

          Nous devons saluer et faire connaître une réalisation qui montre la puissance d’une volonté tenace, celle de mon ami Daniel Petitjean, jeune et dynamique chef d’entreprise de 29 ans, qui, avant de créer l’usine de candélabres de Saint-André-les-Vergers, a fondé fin 1948, une industrie qui a pris rapidement de l’extension, se classant dès le départ, parmi les 5 premières firmes françaises de ce genre.

 

Beaucoup de Troyens ignorent qu’à Saint-André a été créée cette « Manufacture de Garde-Boue pour Cycles et Voitures d’enfants », prenant naissance bien, avant les Usines Lambretta et Peugeot.

 

 Daniel Petitjean, technicien spécialiste du cycle, sut mettre au point ses procédés de fabrication, et son entreprise compta rapidement plus de 40 ouvriers.

 

Pour l’époque, grâce à son épouse Colette, c'était une usine moderne pour le bien-être de ses ouvriers : le personnel disposait de douches, lavabos, réfectoire pourvu d’un poste de T.S.F. …

 

 Daniel avait son bureau tout en verre, qui dominait le grand atelier des laminoirs, presses et polissoirs, assurant ainsi une parfaite coordination des services.

 

 Partout, des rails permettaient d’effectuer toutes les manutentions par Wagonnets. Un long bâtiment abritait les réserves et ce magasin impressionnait par le nombre et la variété des garde-boue fabriqués : 25 types. Les Anglais, se contentaient d’un seul type, mais les Français aimaient la variété.

 

Cette usine en plein rendement, avait des possibilités considérables. Elle pouvait produire jusqu’à 15.000 paires de garde-boue par jour.

 

Ensuite, la maison augmenta la gamme de ses fabrications, en y adjoignant celle des roues de voitures d’enfants. Dès le début, elle fut à même de sortir 1.000 roues par jour, ce qui représentait entre autres, 16.000 rayons à monter. La chaîne de fabrication fut prévue pour sortir 10.000 roues par jour.

 

Une bonne partie de cette production était exportée dans différents pays d’Europe, en Afrique, en Indochine, au Canada

 

La vente était exclusive pour les grossistes et constructeurs, dont bien entendu les plus grosses firmes françaises.   

 

Elle a produit en 1954, 360 tonnes de garde-boue pour cycles et motocycles, et environ 100.000 garde-boue pour voitures d’enfants.

 

La fabrication du garde-boue se faisait à partir de rouleaux de feuillard d’aluminium ou d’acier venant directement des laminoirs. Ce feuillard de différentes largeurs et qualités, selon le garde-boue que l’on désire obtenir, était profilé dans des machines à galets. Ces machines donnaient au feuillard la forme, le dessin et la courbe définitifs du garde-boue. Le métal ainsi profilé, devenu une sorte de longue spirale, passait sous différentes presses qui successivement découpaient, perforaient et marquaient le garde-boue. Celui-ci était ensuite plongé dans une cuve de trichloréthylène chauffé pour perdre toute la graisse dont il avait été enduit pour le laminage et dont il était chargé. Puis, il était poli ou émaillé suivant le cas. Il ne restait plus qu’à l’emballer, puis l’emmagasiner ou l’expédier.

 

Daniel Petitjean avait énormément d’idées, et lorsque j’avais mon usine Armor et Canox, nous avons été en Allemagne et en France, visiter 2 fabricants de cages à oiseaux, car il pensait pouvoir en fabriquer avec ses installations. Il a essayé en rentrant, mais cela ne fut pas le cas.

 

Voir dans « Vie à Troyes » : « L’éclairage ».

 

 

 

 



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