Monuments, églises, châteaux



Archéologie médiévale 1)


 

        Nous allons rechercher dans notre département les sites archéologiques médiévaux ayant comporté des fortifications en terre. Ce ne sont pas moins d’une centaine qui ont été identifiés. Certains présentent au sol des traces encore plus ou moins visibles, dont malheureusement, plusieurs sont en cours de destruction, d’autres n’apparaissent plus que dans les textes ou aux cadastres anciens.

 

         Pour éviter les redites et fixer les définitions, précisons la nature des constructions qui vont être rencontrées.

 

         La motte : c’est un ensemble de constructions qui s’ordonnent autour d’un donjon où loge le seigneur. Le donjon est défendu par une enceinte et des fossés qui constituent la chemise. Une autre enceinte fossoyée renferme l’ensemble des bâtiments disposés hors de la chemise en englobant celle-ci.

 

         L’enceinte : c’est un château-fort sans donjon, où ne loge pas le seigneur. Il semble donc que son caractère soit strictement  militaire et qu’elle soit destinée à abriter une garnison dans un but stratégique.

 

         La maison-forte : c’est un type de construction très répandu, surtout à partir du XIII° siècle. Malgré leur allure de forteresse, elles n’ont souvent qu’une très faible valeur militaire. Cependant, elles sont entourées de fossés et l’on y accède par un pont-levis, comme dans un château. Il semble que leur rôle ait été surtout celui de poste de surveillance aux abords des terres d’une châtellenie et c’est pourquoi on les rencontre disposées en cercle ou en étoile autour du château suzerain.

 

         On ne trouvera pas de châteaux connus, parce qu’ils sont postérieurs à l’année 1500, même s’ils étaient fossoyés et avaient un pont-levis.

 

         Qu’il s’agisse de la Champagne humide ou des vallées de la crayeuse, le type de construction le plus répandu sont les maisons-fortes, qui se sont multipliées à partir du XIII° siècle, dans tout le royaume. Elles ont très souvent rapidement évolué vers une destination agricole.

 

         Alibaudières : au sud du village, les restes de l’enceinte sont encore remarquables. La plate-forme est à peu près carrée de 65 x 70 m. Les fossés l’entourent sur 3 côtés, ils ont 8 m. de profondeur. Les emplacements des tours de l’enceinte se voient encore très bien aux angles et dans les axes des côtés. Cette forteresse, construite par la famille de Thourotte, relevait de Dampierre. Elle surveillait les voies qui partaient vers Châlons et Fère-Champenoise. Elle subit un premier siège en mars 1420, puis un second en avril. En 1592, un troisième siège eut définitivement raison de l’enceinte. C’est pendant la Révolution que ses ruines furent rasées.

 

         Arcis-sur-Aube : le château date du XVIII° siècle et fut construit à l’emplacement de l’ancienne forteresse qui surveillait l’Aube. Vers 970, Hersende d’Arcis établit un second château-fort à Ramerupt. Ces 2 châteaux relevaient directement du comte de Champagne.

 

         Béard : cette ferme est située sur le finage de Crespy-le-Neuf. On y voit les marques de ses 2 maisons-fortes successives. D’abord une motte circulaire, avec la trace bien visible des fossés et des canaux qui les alimentaient. Elle mesure 46 x 37 m, et à 50 mètres, la plateforme de la maison-forte plus récente, de 46 x 32 m.

 

         Beaufort : sur le finage de Montmorency-Beaufort se trouvent les vestiges les plus considérables. Au lieu-dit « contrée du Chatelot », il faut voir dans ce patronyme le souvenir de la porte d’entrée. Il y a un grand fossé de 20 m de large et 7 de profondeur. Un second fossé de 7,50 m de profondeur, dominé par la butte de l’ancien moulin à vent, aménagé dans l’une des tours. Ce fossé descend jusqu’au village. La motte du donjon, déformée par le réservoir d’eau communal occupe le point dominant. Le donjon mesurait 13,50 m de diamètre et 27 m de hauteur plus la toiture, les murs avaient 3 m  d’épaisseur. La construction date de la dernière décade du XII° siècle. La famille Broyes y installa un chapitre en 1089. Un souterrain a été retrouvé à l’intérieur du village, un autre, en dehors du village. Beaufort avait aussi ses postes de surveillance des environs sous forme de maisons-fortes.

 

         Beauvoir : située sur le finage de Chaumesnil, la belle motte de Beauvoir est entourée de son anneau de fossés en eau. Une tour de guet surmontait cette motte, permettant de contrôler la route venant de Doulevant. C’était un poste de surveillance placé par les comtes de Brienne.

 

         Blives : cet ancien hameau de Savières a son château actuel à l’emplacement de celui qui au XV° siècle remplaça l’ancienne maison-forte située à 500 m à l’est.

 

         Chalette-sur-Voire : le confluent de la Voire et de l’Aube, aux limites du comté de Rosnay, était un endroit stratégique qui méritait d’être surveillé. On a retrouvé à Chalette  la « platea » et les fossés de la maison-forte du fief « La Gravière ». Le « castrum » du XII° siècle occupait le lieu-dit nommé « Le vieux château ». La maison-forte est plus tardive, mais antérieure à 1395. Au nord, les possesseurs de Rosnay qui avaient cet avant-poste de Chalette sur l’Aube, disposaient de 3 postes de surveillance aux confins du comté.

 

         Le Châtelier : une butte était un site tout désigné pour y établir un poste de guet. La plate-forme de la maison-forte, est de 150 m x 360 m et les fossés ont 7 m de profondeur. La famille de Thourotte occupa cette maison jusqu’au début du XV° siècle. Une très belle cave voutée d’ogives subsiste encore sous les bâtiments. Dès le XVI° siècle, ils étaient à vocation agricole.

 

         Champigny-sur-Aube : en 1574, il est fait mention d’une maison-forte, à l’emplacement de l’actuel château près de l’église. Entre 2 bras de l’Herbissonne se voit une grande motte. Près du moulin, une digue de terre associée à la motte permettait d’inonder la prairie afin d’isoler la motte et d’assurer sa défense.

 

         Châtres : sur la voie de Sens à Reims la « Voie de Saint-Germain », la rive gauche de la Seine était surveillée par les seigneurs de Méry par une maison-forte située à Châtres.

 

         Chavanges : il y avait plusieurs maisons-fortes, dont celles qui servaient d’avant-postes au château de Beaufort. Celle des Grands-Jardins n’existait plus en 1543, les bâtiments ayant été détruits durant la guerre de Cent-Ans. Celle des Livats, dont les bâtiments n’existaient plus au XVI° s., mais dont les fossés subsistent en partie : 88 x 657 m. Deux autres maisons-fortes relevaient de Rosnay, il s’agit de Fontenay et de Tanière.

 

         La Cour Saint-Phal : construiute sur le territoire de Savières, cette maison-forte appartenait à la puissante famille de Saint-Phal, d’où son nom. Les fossés entourent encore partiellement la « platea » qui est occupée par des bâtiments qui datent du XIX° s.

 


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