Archéologie


Des bijoux antiques à Mailly


Le nom de Romainecourt, donné par les plus anciennes cartes à la partie occidentale du village de Mailly, donne déjà lieu de penser que cette contrée a été occupée par d’antiques constructions. Le grand nombre de médailles et de figurines en divers métaux, qu’on y a découvert à diverses époques, augmente encore cette possibilité.

C’est surtout une habitation, nommée Sainte-Suzanne, placée dans l’angle que forme le confluent de 2 ruisseaux, que des circonstances pareilles signalent comme ayant succédé à quelque établissement important dans les anciens âges.

Vers la fin du mois de juin 1830, M. Jacquet, ancien maire de Mailly, propriétaire de Sainte-Suzanne, opérant un défrichement devant sa maison, met à découvert et brise un vase de verre blanc, placé dans l’intérieur d’une espèce de cloche en fer fort oxydé, de 4 pouces (1 pouce = 2,54  centimètres) de diamètre. Ce vase contient les objets suivants de l’or le plus pur :

   1°) Une bague, pesant 1 once (28,35 grammes) 8 grains (1 grain = 53,114 mg), dans le chaton de laquelle est encastrée une agate sur laquelle est gravée en creux la déesse Roma, assise, ayant le casque en tête, le bouclier à côté d’elle, tenant une haste (longue lance) de la main droite et portant sur la gauche une victoire qui lui présente une couronne.

         2°) Une bague pesant 2 gros (1 gros = 3,824 grammes) 38 grains, dans laquelle est sertie une agate représentant en grand relief un lion couché.

           3°) Une bague, dont la pierre représente une tête d’homme, pesant 40 grains.

             4°) 6 bagues ou débris de bagues en feuilles d’or estampées. 3 de ces anneaux paraissent avoir porté des pierres dont on les aurait dépouillés avant le dépôt. Un autre porte, au lieu d’un chaton, 2 mains jointes.

         5°) Un collier simple à grains polyèdres. Ces grains sont formés d’un mastic revêtu d’une feuille d’or à laquelle il sert de forme. Poids : 3 gros et demi.

           6°) Un collier composé de 3 chaînons égaux. Ces chaînons sont fixés, aux deux extrémités, à 2 plaques en filigrane qui portent le crochet et la belière (anneau de suspension). Poids : 5 gros 46 grains.

             7°) Un collier à 4 chaînons, terminés par 2 plaques pleines au milieu desquelles sont serties 2 petites pierres bleues. Poids : 6 gros 48 grains.

             8°) Un collier à 3 chaînons étagés, dont l’intérieur porte, à des distances égales, 10 petites agates rondes. Poids : 6 gros 66 grains.

         Ces objets paraissent tous d’origine romaine. Ils présentent beaucoup d’analogie avec les parures de femmes, découvertes en 1809, sur l’emplacement de Nasium et conservées au « cabinet du roi ». Il est vraisemblable, d’après leurs dimensions, qu’ils appartenaient aux divers membres d’une famille qui, en prévoyance de quelques désastres, se sera déterminée à les enfouir.

L’excellence du travail et l’âge des médailles qu’on a recueillies dans les mêmes lieux, ne permettent guère de leur assigner une origine postérieure à la première moitié du IV° siècle, et il est probable que les pierres gravées sont plus anciennes.

         La Société d’agriculture eût vivement désiré conserver au Département ce véritable trésor qui eût fait l’ornement de notre Musée. Mais, à cette époque, privée des moyens de l’acquérir, elle a du moins pourvu à ce qu’un dessin fidèle conservât les détails de forme et de couleur, « au moyen desquels on pourra peut-être un jour arriver à des déterminations plus précises ».

 

Rechercher sur le site :

Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.