Religion



Les Protestants


L’histoire du protestantisme à Troyes, est un long chapitre de l’histoire politique et municipale.

        

Voici un résumé des principaux faits.

         1520 est la date de l’introduction du luthéranisme à Troyes. Il débute par des livres clandestinement distribués.

        

L’évêque Parvi réussit d’abord à préserver à peu près son diocèse des idées luthériennes, mais son successeur Odard Hennequin se voit en face d’une recrudescence.

        

L’avènement à l’épiscopat de Caracciole, est pour les réformés une bonne fortune, car il penche du côté des idées nouvelles, et ses sermons sont empreints de luthéranisme.

Les catholiques font alors une émeute et des manifestations.

Mais l’évêque confère avec les Huguenots et son exemple enhardit les dissidents qui en 1554, brisent les statues, les croix, qui décorent les cimetières de Notre-Dame, de Saint-Jacques… Il y a des processions expiatoires.

 

L’évêque abandonne alors Luther pour Calvin.

Les années 1559 à 1561 sont marquées par des troubles, des profanations, et comme toujours, par de sanglantes exécutions sommaires. Les magistrats essaient vainement de maintenir la tranquillité en défendant, sous peine de la corde, aux catholiques et aux protestants de s’injurier. Cependant, les désordres continuent, et pendant ces temps déplorables, on ne trouve à enregistrer que des agressions et des homicides à mettre au compte des deux partis.

 

Cette terrible guerre civile aboutit à la Saint-Barthélemy. Le 27 août 1572, le massacre des protestants commence à Troyes. Les arrestations, les visites domiciliaires, les assassinats particuliers sont couronnés le jeudi 4 septembre, date choisie pour mettre à mort tous les huguenots, " sans distinction de rang, d’âge ou de sexe ".

Il est décidé d’exposer les cadavres, placés en rang sur le pavé, avec un écriteau attaché à leur cou, portant ces mots " Les séditieux et rebelles au roi et qui ont conspiré contre sa Majesté ", afin qu’ils soient bien vus de tous. Le bailli ordonne que " l’on dépêche sur l’heure, tous les prisonniers de la religion et d’en nettoyer la place ".

Tous les malheureux prisonniers sont mis à mort, soit à coups d’épées, soit à coups de hallebardes. Les cadavres sont jetés dans une fausse commune, l’un d’eux n’est même pas encore mort. Le sang coule dans la rivière. Pour empêcher de voir couler le sang, le bailli ordonne de faire une tranchée dans la cour des prisons, où seront exécutés " les malheureux religionnaires ".

 

Ce même jour, d’autres huguenots sont arrêtés en ville, puis, comme les autres massacrés.

Le lendemain, vendredi 5 septembre, le bailli fait publier " à son de trompe et à cri public ", les déclarations du roi des 28 et 30 août, portant défense de massacrer, ravager et piller les réformés, et ordonnant de mettre en liberté ceux qui seraient détenus !

 

Le 2 décembre, le duc de Guise vient à Troyes et fait comparaître les gentilshommes réformés, qui formulent et présentent une profession de foi catholique, signée de leur main.

 

L’Edit de Nantes ramène la tranquillité. Suite à sa révocation en 1685, l'extinction officielle du protestantisme est suivie de son extinction réelle. Le protestantisme renaît en 1791.

Un pasteur du Haut-Rhin vient à Troyes en 1833 et s’installe rue Moyenne. En 1835, le temple est transféré à l’angle de la rue du Palais de Justice et des Quinze-Vingts.

Mais il faut attendre 1840 pour qu'une ordonnance royale reconnaisse officiellement une nouvelle Église réformée à Troyes, affiliée au consistoire de Meaux.

 

En 1845, les protestants obtiennent de la ville l’ancien hôtel de Montier-la-Celle, rue du Flacon (rue Boucherat). Mais la ville ayant de nouveau besoin de cet hôtel, pour la garnison, les protestants n’ont momentanément pour lieu de réunion que l’appartement du pasteur. En 1848, la salle de vente de la rue Moyenne leur est attribuée.

 

En 1859, est inauguré le Temple protestant, à l’angle du boulevard Danton et du Quai des Comtes de Champagne. C’est un hasard, mais ce temple s’élève à quelques pas du château où tant de protestants furent massacrés en 1572.

Il est en art Roman, en pierres calcaires et pierres dures d’angles, avec de la brique pour les encadrements. En 1878, un bel orgue est construit. L’édifice se rehausse d’un campanile. La pyramide se surmonte d’un coq girouette. Vu de l’extérieur, on ne peut faire la différence avec une église catholique.

Le Temple de Troyes appartient à l’Eglise Réformée de France, région est, consistoire de Champagne-Ardenne.

 

Les protestants représentent 0,3 % de la population du département de l’Aube.

Martin Luther
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Jean Calvin
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